KURT COBAIN, AGAIN.
Il y a des choses auxquelles il faut bien finir par renoncer. On dit toujours qu'on ne veut que ce qu'on ne peut avoir dans la vie. J'ai toujours considéré les félins comme mes animaux fétiches, et les chats comme mes dieux, je ne jurais que par eux. Seulement voilà, dur dur de prier un dieu quand on en est allergique. Dur dur, tout court d'y croire, à ce dieu.
Très vite j'ai remarqué que ça n'allait pas. Le dieu avait laissé ses traces un peu partout, et son pouvoir m'a empoisonné. J'ai esquivé le problème, comme je le fais toujours et ait tenté de masquer ma douleur. Jusqu'à ce que je ne puisses plus, jusqu'à ce que je n'arrives même plus à parler tant l'air était insuffisant. J'aurais voulu crier, personne n'aurait jamais pu m'entendre. J'étais dans une délicieuse chute aux enfers.Et là ça a commencé. J'ai compris qu'il n'y avait pas de retour en arrière. Que tout allait aller très vite à présent. Et elle a commencé à compter. Jamais nous aurions le temps d'arriver, j'en étais persuadée.50. Ma vie a défilé devant moi, comme si elle était prête à m'admettre que c'était la fin. 49. Un visage blafard, un corps dur et inanimé étendu sur un lit, identique à celui d'un hôpital. Une grand mère tuée à la cigarette, à qui on a même pas eut le temps de dire au revoir. 48. La même grand mère, quelques années plus tôt, allongée sur une serviette en maillot de bains, ses petits enfants riant autour de la piscine. Pourquoi je ne me souviens plus ?! 47. Le néant complet, parce qu'elle n'est plus là. Parce qu'à présent, ça va être mon cas. 46, 45, 44, 43, Une soeur qui était tout, et qui a vite déserté le nid, et un frère qui a fait de même. Une mère hystérique qui a trop crié. Et un père qui passe sa vie à travailler. C'est ça mes putains de souvenirs ?! Oh merci. Pourtant, eux, ce sont les plus importants. Tout ne fait que défiler. 40,Lui. je me demandais combien de temps ça prendrait pour qu'il se pointe. Comme s'il était même convié à ma mort. Lui sous toutes ses formes qui me bousillent dix secondes de vies, peut-être mêmes les dernières, il aura vraiment tout eut. Lui à une époque heureuse. Encore trop de souvenirs. Bons comme mauvais je n'en veux plus. J'imagine ce qu'il dira. 30, je n'ai dis au revoir à personne. Mes amis. Tout ce que j'ai de plus chers dans le fond. Les déchirures, les éclats de rires, les sourires, les pleurs, eux. J'espère qu'il ne m'en voudront pas. Et puis, il n'y a plus de temps. Je ne comprends plus rien. Des images de souvenirs divers et variés me font face, me confrontant tous à la même réalité, je vais mourrir. Je ne demande qu'une chose, abrégez je vous prie.
Et quand l'inattendu arrive...Elle a finit de compter. Moi avec elle. Nous sommes aux urgences. Je ne crains plus rien. Je ne veux juste plus jamais me séparer d'elle. D'eux. De personne d'autre. La vie est bien trop dure pour la vivre seul.
Pourquoi à ces moments là tout défile à une vitesse incroyable, comme s'il n'y avait que les souvenirs, et plus d'avenir .. ? Je suis toujours là pourtant.
Je lève les yeux aux ciel, sans comprendre. Qui dois-je remercier ? Les dieux, sûrement. Ils ne voulaient que me faire peur. Si tu savais, je meurs de rire. Je joue avec les mots, je deviens glaciale et sarcastique. Je tremble, j'ai trop peur de m'endormir. Je ne parle plus. J'attends.
Alba.
